Article 3 – Le Dieu créateur (Confession de foi pratique)

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Serge Oulaï

Introduction

Dans le cadre de ses missions, le Comité théologique du Réseau FEF a réinvesti la Confession de foi du Réseau FEF pour décliner chaque article de manière pratique. L’objectif est de mettre en lumière les points doctrinaux qui rassemblent nos unions membres et d’équiper nos assemblées à vivre concrètement ces réalités essentielles. Voici le sommaire des différents articles :

Article 3 – Le Dieu créateur

Nous croyons que Dieu, dans sa parfaite bonté, a librement créé l’univers et tout ce qu’il contient, les êtres visibles et les invisibles. Nous croyons que la Création était, à l’origine, entièrement bonne, et que Dieu conserve pour elle un projet de justice et d’amour.

Nous croyons que Dieu a créé l’homme et la femme en son image, êtres corporels et spirituels. Il appelle tous les humains à vivre en conformité à sa volonté. Ils devront lui rendre compte personnellement de leurs actes au jour fixé pour le jugement.

Confession de foi Réseau FEF

Mises en pratique de l’article 3

Par Serge Oulaï

« La confession convient à la foi, car qu’est-ce que la foi sinon que la répétition, pour soi, de la Parole de Dieu ? »1 Ainsi, nous exprimons notre adhésion à l’Évangile en répondant notre « je crois » à la parole de notre salut. Le « je crois » d’un chrétien exprime aussi plus largement ce qu’il a compris des enseignements fondateurs de la foi chrétienne et de la façon dont il doit les vivre dans son quotidien. Car il faut comprendre que tout comme une mauvaise doctrine corrompt la source de la vie de l’Église2, ainsi une mauvaise doctrine corrompt la source de la vie chrétienne et du service de Dieu. La vie du chrétien, apprenti du Christ, doit faire écho à cette parole : « Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut, selon ce que dit l’Écriture : Quiconque croit en lui ne sera point confus »3.

Ce qu’est la Création

Tout ce qui n’est pas Dieu tire son existence de Dieu4, il n’y a que deux catégories : le Créateur et la Création. Le monde, l’univers ne s’explique pas par lui-même et il doit être rapporté à un acte de création divine5. Il n’en est pas de la même manière quant au mal6.

Dieu a créé toutes choses7 et il est souverain8. Il les gouverne et les conduit, disposant de tout ce qui advient dans la Création et les ordonnant selon sa volonté9. Le Dieu trinitaire10 a librement produit tous les êtres autres que lui-même dans la totalité de leur être, radicalement distincts et dépendants de lui11. Dieu pose en face de lui une réalité autre que lui.

Par la Création Dieu se dévoile aux hommes. Dieu est tout-puissant, rien n’échappe à son contrôle, il a une maîtrise parfaite sur tout ce qui se passe, il détermine tout globalement mais aussi dans le détail. Dieu est amour12 et tout ce qu’il a créé est bon13.

Traduction pratique et concrète de l’article 3

En considérant à nouveau notre article 3, nous pouvons mettre l’accent sur quatre points clés :

  1. Nous croyons que Dieu, dans sa parfaite bonté, a librement créé l’univers et tout ce qu’il contient, les êtres visibles et les invisibles.
  2. Nous croyons que la Création était, à l’origine, entièrement bonne, et que Dieu conserve pour elle un projet de justice et d’amour.
  3. Nous croyons que Dieu a créé l’homme et la femme en son image, êtres corporels et spirituels.
  4. Il appelle tous les humains à vivre en conformité à sa volonté.

Ce travail s’articulera avec la contribution de la commission théologique et l’utilisation des différents textes produits par les unions du Réseau, selon que la commission de théologie apprécie que quelles que soient les sensibilités et les pratiques il y a un même objectif et un même désir d’honorer le Seigneur en toute chose et de vivre selon les principes bibliques essentiels énoncés clairement dans notre confession de foi.

L’objectif final est d’aider nos Églises dans la mise en application de notre confession de foi, pour que nos fondements théologiques soient toujours plus incarnés et visibles de tous. Cette présentation essaiera de viser la traduction pratique et concrète de l’article de foi pour le chrétien individuellement, la communauté, l’Église au sens large, les ministères, le rapport au monde (sans les distinguer nettement) dans les quatre éléments clés déjà mentionnés.

1) Nous croyons que Dieu, dans sa parfaite bonté, a librement créé l’univers et tout ce qu’il contient, les êtres visibles et les invisibles14.

Nous croyons donc que le monde ne s’explique pas par lui-même et qu’il doit être rapporté à un acte de création divine15. En tant que créature de Dieu, le croyant doit se rappeler que les êtres visibles et invisibles se développent dans un cadre créaturel16. Et donc forcément dans un rapport de dépendance à Dieu. S’il y a un Dieu créateur, le croyant, tout être humain en fait, ne s’appartient pas à lui-même, mais à ce Dieu créateur. « Dieu a créé » : c’est une vérité fondamentale !

De même, le monde spirituel appartient au monde créé par Dieu et est partie intégrante des réalités. Il y a donc une dimension objective à la réalité spirituelle. Cela touche aussi les non-croyants qui sont relativistes.

Le croyant doit affirmer et vivre la vérité selon laquelle le monde est librement voulu par Dieu. Sa puissance rappelle qu’il est capable de faire venir à l’existence ce qui n’est pas. Cette réalité a une résonance particulière sur notre vie spirituelle, Dieu peut appeler des choses inespérées dans notre vie. Des choses qui peuvent échapper aux lois de la nature, selon l’entendement humain.

À propos des découvertes scientifiques

Devant la certitude que Dieu est et demeure le Créateur, devant tant de données scientifiques rigoureuses, devant les doutes légitimes qu’engendrent toutes théories hypothétiques, la meilleure réponse est sans celle d’Henri Blocher : « La foi n’a pas toutes les réponses, tout de suite ; elle ne prétend pas que “la Science” aujourd’hui lui donne en tout raison ; elle ne s’émeut pas si certaines apparences sont contraires à la Parole de Dieu ; elle est tellement assurée de cette Parole qu’elle peut exposer sereinement ses hésitations et attendre sans impatience la dissipation des obscurités»17.

En tant que chrétiens, nous n’avons pas à craindre d’écouter les deux livres de Dieu, à savoir sa Parole, révélation spéciale, et sa Création, révélation naturelle. Nous n’avons à craindre aucune des vérités révélées.

Dieu travaille par sa Parole, mais aussi avec le temps (l’usage des causes secondes par Dieu). Comment voyons-nous l’œuvre de Dieu dans notre vie ? Car il travaille aussi dans nos vies avec le temps et par son intervention directe.

2) Nous croyons que la Création était, à l’origine, entièrement bonne, et que Dieu conserve pour elle un projet de justice et d’amour18.

Par la Création Dieu se dévoile aux hommes. Dieu est tout puissant, rien n’échappe à son contrôle, il a une maîtrise parfaite sur tout ce qui se passe, il détermine tout globalement mais aussi dans le détail. Dieu est amour19 et tout ce qu’il a créé est bon20. Le fait de savoir que le Dieu dont il s’agit est bon. est source de paix et de joie.

Forts de cette vérité, nous les croyants devrions vivre le projet de justice et d’amour de Dieu comme décliné dans la déclaration du Cap, à savoir : nous devons nous engager à aimer :

  • Le monde de la Création de Dieu. Cet amour est plus qu’une affection sentimentale pour la nature (ce que la Bible n’ordonne nulle part). Il est bien loin d’une adoration panthéiste de la nature (ce que la Bible interdit formellement). Il est au contraire une mise en œuvre logique de notre amour pour Dieu par les soins apportés à ce qui lui appartient. « La Terre et ses richesses appartiennent à l’Éternel. L’univers est à lui avec ceux qui l’habitent ». La Terre est la propriété du Dieu que nous prétendons aimer et à qui nous cherchons à obéir. Plus simplement, nous prenons soin de la Terre parce qu’elle appartient à celui que nous appelons Seigneur21 ;
  • Le monde pauvre et souffrant. La Bible nous dit que le Seigneur a de l’amour pour tout ce qu’il a fait, soutient la cause des opprimés, aime l’étranger, nourrit l’affamé, soutient l’orphelin et la veuve. La Bible nous montre également que Dieu veut faire ces choses en passant par des êtres humains qui se consacrent à de tels actes… c’est tout le peuple de Dieu qui a reçu le commandement (…) de refléter l’amour et la justice de Dieu par un amour et une justice pratiques pour ceux qui sont dans le besoin. Un tel amour pour les personnes pauvres exige que nous ne nous contentions pas d’aimer la miséricorde et les œuvres de compassion, mais que nous rendions aussi la justice en exposant à la lumière tout ce qui opprime et exploite le pauvre, et en nous nous y opposant. « Nous ne devons pas craindre de dénoncer le mal et l’injustice où qu’ils soient ». (…) Nous reconnaissons qu’un tel combat contre le mal possède une dimension de guerre spirituelle qui ne peut être livrée autrement que par la victoire de la croix et de la résurrection, dans la puissance de l’Esprit saint et avec une prière constante22.

L’idée d’être collaborateurs avec Dieu dans ce monde devrait trouver une application concrète dans l’intérêt que le croyant doit porter au souci de la Création et du soin à lui accorder. En affirmant le lien entre la générosité de Dieu dans la Création et la notion de beauté, le croyant doit prendre plaisir dans le monde que Dieu nous offre. Il en découle que cette compréhension des choses est une aide pour combattre les idoles de notre temps tel que l’utilitarisme.

Se pose alors une question : comment atteindre les gens qui sont au-dessus du besoin ? En leur montrant que ce qu’ils ont vient de Dieu, que c’est Dieu qui donne tout. Et oublier que ce qu’on a est donné par Dieu est tout simplement pécher.

La Création montre que Dieu a tout créé pour que l’homme vive dans de bonnes conditions. Pour comprendre les rouages de ce monde, il faut en connaître son Créateur : Dieu. Or, Dieu crée pour sa gloire. Et comme il est amour, le témoignage à sa gloire nous incite à aimer notre prochain et à le bénir, tant dans notre Église que dans notre société. C’est bien là le sens de notre existence : l’amour du prochain pour la gloire de Dieu.

Ce que Dieu a créé est bon. Par conséquent, nous devons nous intéresser aux débats et aux questions éthiques de notre société car leur enjeu est le projet de justice et d’amour de Dieu. Nous avons ainsi une responsabilité morale et éthique dans les débats de nos contemporains.

3) Nous croyons que Dieu a créé l’homme et la femme en son image23, êtres corporels et spirituels24.

À propos de la race humaine

Dans un contexte multiculturel, cet accent de l’article de la confession de foi apporte une lumière qui mérite d’être amplifiée, à savoir, que depuis le début, Dieu n’a créé qu’une seule espèce25 humaine.

La race26 n’est donc pas une affaire de mélanine, de pigment de peau, encore moins de civilisation. Tout être humain, créature de Dieu, est créé en image de Dieu, à la ressemblance de Dieu à l’origine. Il n’y a qu’une seule race humaine dont descendent tous les peuples du monde depuis la Création.

Nous devons donc nous engager à aimer en pratique :

  • Le monde des nations et des cultures. « À partir d’un seul homme, il a créé tous les peuples pour qu’ils habitent toute la surface de la Terre. » La diversité ethnique est le don de Dieu dans la Création et sera préservée dans la nouvelle Création, quand elle sera libérée de nos divisions et de nos rivalités déchues. Notre amour pour tous les peuples est le reflet de la promesse de Dieu de bénir toutes les nations de la Terre et de la mission de Dieu de créer pour lui-même un peuple formé de toute tribu, langue, nation et peuple.27
  • Tout ce que Dieu a choisi de bénir, donc toutes les cultures… Un tel amour pour tous les peuples exige que nous rejetions les maux que sont le racisme et l’ethnocentrisme, et que nous traitions tous les groupes ethniques et culturels avec dignité et respect, sur la base de la valeur que Dieu leur accorde dans la Création et la rédemption.28

À propos de l’homme et la femme

L’homme et la femme sont tous les deux créés en l’image de Dieu. En ce sens, il n’y pas de différence dans la dignité entre l’homme et la femme. Tous les deux se situent dans une relation d’aide et de réciprocité. L’homme et la femme ont été créés égaux et complémentaires et ont reçu ensemble la vocation de se multiplier, de remplir la Terre et de la soumettre. Cette complémentarité, voulue par Dieu, est une richesse relationnelle unique donnée à l’humanité29.

Et même si nos conceptions humaines ont été corrompues par le péché, il faut affirmer l’égalité entre l’homme et la femme devant Dieu. Tout en faisant remarquer qu’il y a en Dieu une raison objective pour laquelle il a créé en notre humanité les genres masculin et féminin. C’est pourquoi la Bible valorise dès ses récits fondateurs la différence entre l’homme et la femme comme une réalité constitutive de la nature et de la vocation humaines. Elle est source d’équilibre, permet la multiplication des êtres humains et fonde la famille. De manière mystérieuse et belle, elle reflète aussi la diversité et la vie relationnelle que le Dieu trinitaire vit en lui-même30. C’est Dieu qui a créé « l’homme ». Il a ainsi créé l’humanité « homme et femme ». Ce sont donc les deux, homme et femme, qui sont créés à l’image de Dieu (Genèse 1.26-27). Dieu a même affirmé que toute cette Création, dans sa diversité, était « très bonne » (Genèse 1.31). Des différences de rôles ne diminuent en rien cette valeur intrinsèque. L’homme et la femme sont complémentaires dans leurs rôles et dans la diversité des ministères31.

La différence se situe dans la contribution spécifique des genres dans l’épanouissement de l’autre et dans la construction de la personnalité des enfants. Et plus largement, la contribution de la spécificité de chacun est utile pour l’harmonie de la société.

À propos de la famille

La famille fait partie des structures créaturelles dont Dieu impulse la formation32. L’être humain reçoit de Dieu l’autonomie pour développer la structure familiale en fonction de sa culture, de son époque et de son environnement. Mais cette structure a une ossature directrice : le mariage entre l’homme et la femme33 avec pour fruit les enfants.

La famille devrait être le cadre idéal pour l’épanouissement harmonieux des conjoints et la croissance équilibrée de l’enfant. Dieu nous appelle à vivre l’amour fraternel entre chrétiens, d’abord dans le cadre du mariage et de la famille, cellule élémentaire des sociétés humaines. Les enfants naturels ou adoptés ne sont ni un dû, ni un devoir, mais une bénédiction que Dieu accorde au couple. Tous les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Les parents chrétiens sont responsables d’enseigner la Bible à leurs enfants et de les éduquer selon les principes bibliques. Ils veillent à fournir le nécessaire à leur plein épanouissement. Les enfants sont appelés à honorer leurs parents jusque dans la vieillesse. Toutes les démarches destinées à avoir un enfant ou à réguler sa venue, que ce soit sur le plan médical ou sur le plan social (adoption), ne peuvent être effectuées sous le seul prétexte qu’elles sont techniquement ou juridiquement possibles.34

À propos du célibat

Dieu appelle certaines personnes au célibat ; ainsi le bonheur d’une personne ne passe pas nécessairement par le mariage. Ni le mariage, ni le célibat ne confère de valeur particulière35.

À propos de la monoparentalité

Une des questions relatives à la famille qui mériterait d’être enrichie par les Églises est celle de la famille monoparentale. Pouvons-nous et devons-nous parler de famille, concernant la monoparentalité ? Une des réalités sociologiques de nos Églises contemporaines est la présence dans nos rangs de la monoparentalité, avec des croyants dont l’engagement chrétien est sérieux et sincère, mais dont le parcours de vie n’a pas été et n’est pas simple. Quand nous parlons de famille, ou quand nous élaborons des programmes, comment prendre en compte cette population de nos Églises ? Comment, nous adresser à ces personnes ?

Puisque nous sommes des êtres spirituels n’omettons pas le combat spirituel !

Les chrétiens sont appelés à mener un combat spirituel contre les esprits méchants (le diable et les démons). Ceux-ci sont des anges créés bons par Dieu, qui se sont rebellés contre lui et sont déchus de façon irréversible, bien qu’ils restent sujets à sa souveraineté. Ils ont été vaincus par le Christ à la croix et attendent le jugement final, suivi d’une peine éternelle. Le diable travaille à détourner le monde de Dieu. Il peut tenter, voire influencer le chrétien en utilisant son péché, mais pas le posséder. Ainsi, le combat spirituel des croyants doit être mené contre leur propre péché, par la sanctification et la soumission au Christ et non dans une recherche de confrontation directe aux démons. Soumis à Dieu et équipés de toutes ses armes, les chrétiens, personnellement et en Église, résistent aux esprits méchants, par la prière, la foi, une vie de piété et la proclamation de l’Évangile du Christ.36

Dieu a confié aux parents la responsabilité solennelle d’élever leurs enfants de manière sage, disciplinée et juste, ainsi que de leur annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Cette responsabilité parentale n’implique pas que les parents soient tenus responsables de la position spirituelle que prennent leurs enfants. Elle signifie toutefois que l’instruction parentale est l’un des moyens voulus par Dieu pour l’annonce de l’Évangile.37

4) Il appelle tous les humains à vivre en conformité à sa volonté. Ils devront lui rendre compte personnellement de leurs actes au jour fixé pour le jugement (Ecclésiaste 12.13-14 ; Actes 17.26-31 ; Romains 2.5-11 ; 1 Pierre 4.5 ; Apocalypse 20.11-15).

Le but de la création de l’homme, c’est de glorifier Dieu : Quand nous glorifions Dieu et trouvons notre joie en lui, l’Écriture nous dit qu’il se réjouit en nous. Nous lisons : « Comme la fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu » (Ésaïe 62.5), et Sophonie prophétise que l’Éternel « sera transporté de joie à ton sujet et il te renouvellera dans son amour pour toi. Oui, à cause de toi, il poussera des cris de joie, et il exultera tout comme aux jours de fête » (Sophonie 3.17-18). »38

L’homme a donc été créé dans le but de procurer de la joie à Dieu, son Créateur, ce qui devrait très concrètement lui offrir une joie de vivre chaque jour plus intense. Quand, en outre, l’homme prend conscience du plaisir que Dieu a à être en communion avec lui, il devrait être saisi « d’une joie inexprimable, qui porte en elle le reflet de la gloire céleste » (1 Pierre 1.8) 39.

Ces réalités spirituelles devraient se traduire dans les axes suivants de la vie des hommes et des femmes :

  • nous ne sommes pleinement nous-mêmes que si nous sommes en rapport avec ce Dieu créateur. Cette relation est partie intégrante de notre identité ;
  • le sens de notre existence réside dans le fait de cultiver le jardin et être au service de la Création en la bénissant, c’est-à-dire en en prenant soin.

À propos de la foi et la liberté individuelle40

Le chrétien se soumet joyeusement au Christ, qui est le Seigneur dans tous les domaines de sa vie (personnelle, scolaire, professionnelle, ludique, financière, etc.). Il évite les écueils du laxisme et du légalisme. En plus des enseignements clairs de l’Écriture, chaque chrétien gère sa propre liberté en son âme et conscience, dans la perspective où il doit rendre compte à Dieu, rechercher le bien de ses frères et de son prochain et ne pas nuire au témoignage. Dieu prend soin des chrétiens en leur donnant toutes choses en vue de leur bien. Ils sont appelés à vivre le contentement et à ne pas aimer le monde, notamment le plaisir, le confort et l’argent, qui peuvent devenir des idoles. Ils manifestent leur reconnaissance envers Dieu en étant généreux avec leur prochain. Les chrétiens doivent examiner tous leurs choix de vie, gérer leur temps et leurs ressources matérielles et financières, à la lumière de l’Écriture. Ces choix doivent aussi être envisagés dans la perspective d’une participation à la vie de l’Église locale. Ainsi, les chrétiens rechercheront une hygiène de vie qui considère tous les besoins et aspects de leur existence : spirituels, relationnels, émotionnels, cognitifs et physiques.

À propos de la sexualité et du mariage

Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme qui ont consenti librement et volontairement de vivre ensemble. C’est l’alliance, sanctionnée par l’autorité responsable de l’ordre social, par laquelle un homme et une femme s’engagent sans contrainte à mener vie commune et à s’unir sexuellement41. Ce consentement doit toujours avoir un cadre officiel quelle que soit la culture. Toute autre union sexuelle et d’autres types de rapport sexuel ne rentrent pas dans le cadre de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain. Sous cet angle, le mariage est voulu par Dieu et tout doit être fait pour consolider, entretenir et préserver cette union. Mais la dureté du cœur humain étant une réalité, nous devons être sensibles à des situations diverses et complexes qui peuvent n’être qu’une perversion de l’amour de Dieu et du prochain et ce serait une erreur de les maintenir envers et contre tout. Rappelons-le une fois encore, Le mariage entre un homme et une femme est le cadre légitime pour les relations sexuelles, afin que celles-ci prennent tout leur sens dans un engagement d’amour ferme et permanent. Les conjoints sont appelés à s’aimer, à être fidèles l’un envers l’autre, et à prendre soin l’un de l’autre, d’une manière qui illustre la relation entre Jésus-Christ et Son Église42.

Les rapports sexuels ne sont pas du même ordre qu’un simple besoin biologique. La fonction des rapports sexuels est de créer un lien fort entre l’homme et la femme dans le cadre d’une relation officielle et déclarée. Cette relation est désignée fondamentalement par le mot mariage qui peut revêtir des appellations diverses.

Parce que la différence entre l’homme et la femme est donnée et voulue par le Créateur, la Bible déclare toute relation sexuelle entre personnes du même sexe contraire à la volonté de Dieu. L’institutionnalisation d’unions de personnes du même sexe par les autorités civiles ne change pas cette perspective biblique. Pour remplir fidèlement sa vocation chrétienne, l’Église se doit d’accueillir et d’aimer toute personne quelle que soit son orientation sexuelle, tout en enseignant les valeurs bibliques. Elle exhorte ceux qui se tournent vers le Seigneur à vivre dans l’obéissance à sa Parole et les accompagne dans cette démarche.43

À propos de la cohabitation en dehors du mariage

Face aux situations de cohabitation en dehors du mariage, nous désirons affirmer et manifester avec force la sagesse et le caractère unique du mariage, qui repose sur un engagement ferme devant témoins. Nous sommes conscients que certaines cohabitations sont vécues de manière fidèle et responsable, mais nous croyons qu’il est du devoir des chrétiens d’honorer l’institution donnée par leur Créateur. Lorsque des personnes en situation de cohabitation se tournent vers Jésus-Christ, nous pensons devoir tout faire pour les encourager à régulariser leur union devant Dieu et les hommes en se mariant 44.

À propos du divorce

La rupture de l’engagement du mariage est un acte grave ; elle s’écarte de l’intention du Créateur pour le couple, va à l’encontre de la parole donnée et engendre de profondes souffrances. Dans certains cas d’atteinte grave à la relation conjugale, la Bible envisage le divorce comme dernier recours et comme soulagement de la souffrance des parties victimes. Cependant, la vocation des chrétiens unis par le mariage est de manifester la beauté d’une relation conjugale aimante et fidèle tant qu’ils sont tous deux en vie. Le recours au divorce, on l’a dit plus haut, doit donc pouvoir être envisagé dans certains cas, avec une sagesse infinie.

À propos de la vie et de la mort, l’avortement et l’euthanasie

Il faut défendre la liberté qu’a tout être humain de disposer de lui-même. Cependant, rappelons-nous toujours que cette liberté est une autonomie accordée par Dieu et non une indépendance. Et que cette autonomie a un cadre : celui de la création en l’image de Dieu.

L’Église l’a toujours rappelé, l’être humain n’est pas maître de sa vie. La vie appartient à Dieu. Est-il envisageable qu’une personne demande qu’on mette médicalement fin à sa vie pour des raisons objectives de maladie ? Ou encore est-il raisonnable que de tierces personnes aient le droit juridique de mettre médicalement un terme à la vie d’un proche parce que celui-ci souffre de maladie incurable et qu’il est dans l’impossibilité de décider pour lui-même ? Il faut se rappeler que la perte de capacités physiques est sans rapport avec la dignité de l’’être humain. Et même si on peut être d’accord que « le vouloir vivre » ne se commande pas, nous devons maintenir la vérité de notre condition de créature. Il n’en demeure pas moins que la complexité de l’humain nous rattrape, car il peut arriver que les accompagnements les plus attentifs soient débordés par la souffrance (psychique ou physique) de quelqu’un et par son désir d’en finir : faut-il maintenir ce qui nous paraît juste ou accompagner la société dans ces changements pour légiférer la loi la moins permissive possible ?

Chaque être humain, porteur de l’image de Dieu, possède de ce fait une dignité intrinsèque. Les hommes sont donc responsables devant Dieu de la préservation et de la protection de toute vie humaine, qui commence dès la conception et s’achève avec la mort physique. Dans la situation d’une personne mourante, il convient d’encourager les soins palliatifs (qui allègent les souffrances), en les distinguant de l’acharnement thérapeutique (qui bafoue la dignité de la personne) et de l’euthanasie active (qui affirme une volonté humaine de mettre un terme à la vie.45

Nous croyons que la vie humaine commence dès la conception. C’est pourquoi nous considérons l’avortement volontaire comme un acte grave. C’est une autre vie ! On peut parler de dignité ontologique de l’embryon. Relevons le regard de Dieu sur cet embryon46. Cependant, il faut se rappeler que nous vivons dans un monde de péché, et que la grâce générale préserve notre humanité de l’extension du péché. C’est pourquoi il faut savoir analyser rigoureusement la complexité de la réalité humaine, prendre toujours en compte le fait que nous avons à faire à des personnes humaines. Et qu’il existe des situations complexes qui ne peuvent pas nous laisser de marbre et insensibles. Si nous considérons l’avortement volontaire comme illégitime, restons conscients de la détresse réelle qui conduit à y recourir. Nous recommandons que le refus de l’avortement soit accompagné d’une démarche de compassion et d’assistance envers les personnes qui souffrent en raison d’une grossesse non désirée.

À propos de la culture : ce qui caractérise une société, un groupe social ou un individu

Le croyant doit se désolidariser des maux de sa culture, car c’est le ministère de l’Église de lutter pour leur élimination. D’où l’importance de savoir comment une culture peut changer sous l’influence de l’Évangile.47 L’Église doit faire preuve de discernement en la matière, d’autant plus que ceux qui la regardent attendent d’elle davantage que des mots. Elle doit prendre en compte le fait que chaque coutume, élaborée au fil des siècles, joue un rôle important, voire constructeur. Elle doit donc s’appliquer à distinguer la fonction des us et coutumes, plutôt que de s’y opposer systématiquement, respecter le cas échéant la sensibilité culturelle locale, et discerner les présupposés théologiques de certaines pratiques. C’est en en saisissant le sens qu’elle pourra espérer en changer les formes, militer pour des réformes tout en respectant les mécanismes de mutation.

Pour un tel discernement, citons un large extrait du rapport48 de la Commission évangélisation du CNEF, qui peut faire œuvre de pédagogie et qui gagnerait à être diffusé et discuté dans nos Églises :

Notre vie est marquée quasi totalement par son insertion dans la culture. Et il existe une multitude de « cultures ». Cette diversité semble bien faire autant partie du plan de Dieu que les variétés de fleurs, d’oiseaux ou d’animaux dans le monde.

Or la culture est une réalité qui englobe toute notre existence. L’UNESCO (l’Organisation culturelle des Nations Unies) la définit ainsi : « La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société, un groupe social ou un individu. Elle englobe, outre l’environnement, les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions, les croyances et les sciences. »

Nous avons défini une Église en bonne santé comme une communauté de croyants qui aiment Dieu de tout leur être et qui aiment les autres… dans leur contexte culturel. Or, la culture contribue largement à notre identité. Nous sommes ce que nous sommes en raison de l’histoire, de la géographie et des coutumes du lieu où nous habitons… Et les coutumes nous influencent parce qu’il y a certaines choses qui sont permises ou interdites par rapport à nos relations avec les autres. Cependant, la culture peut également nous simplifier la vie, parce que l’on n’a pas à réfléchir sur la plupart de nos actions et gestes quotidiens… Prendre en compte la variété des cultures implique que la façon de vivre l’Église peut varier de pays en pays ou selon les différentes régions d’un même pays… Voilà pour les aspects positifs de la culture.

Mais il y a un côté plus problématique. La culture contribue également à notre représentation mentale du monde, de sorte que l’on en arrive à considérer certaines choses comme « normales » et par conséquent d’autres comme étranges. On peut même en arriver à une confusion entre culture et nature. Ce qui est perçu comme naturel peut être simplement la façon dont les choses se passent dans une culture particulière, néanmoins les gens insérés dans cette culture peuvent être convaincus qu’il s’agit d’une vérité universelle. Les dispositions et les institutions sociales – les écoles, les médias, le gouvernement, le système judiciaire – communiquent une certaine façon de penser comme une évidence. Tout cela a une grande pertinence pour notre communication de l’Évangile. Nos contemporains considèrent de plus en plus que leurs choix éthiques ne sont que le reflet d’influences culturelles et n’ont rien à voir avec la nature humaine… Et certains chrétiens sont tombés dans le piège en pensant que certains styles de vie sont plus « chrétiens » que d’autres.

Cependant, nous ne devons pas tomber dans le danger inverse de penser que le genre est fluide. Les « structures de plausibilité49 » de la société européenne exercent une pression considérable dans le monde d’aujourd’hui pour modeler la culture de telle sorte que les modes de pensée non bibliques deviennent « normaux ». Les conséquences sont considérables pour l’évangélisation, et même pour notre croissance en tant que chrétiens dans la foi et dans l’obéissance à Dieu.

Conclusion

En conclusion, citons la commission de théologie :

En effet, quelles que soient les sensibilités et les pratiques, il y a un même objectif et un même désir d’honorer le Seigneur en toute chose et de vivre selon les principes bibliques essentiels énoncés clairement dans notre confession de foi.

… C’est une belle opportunité que d’assumer et de vivre cette pluralité ecclésiologique dans notre sensibilité théologique. Il serait même particulièrement intéressant de travailler… et donc faire vivre le débat théologique, combler les angles morts, faciliter les réflexions communes, obliger l’ensemble du Réseau FEF à se plonger tout à nouveau dans la Parole de Dieu, tout en nourrissant la créativité de l’Église Une qui se trouvera demain face à des défis impensés aujourd’hui… En tant que comité théologique, nous voyons donc là une véritable richesse au sein de notre réseau, richesse qui peut être un trésor à ensuite partager plus largement avec les partenaires du CNEF par exemple.50

Éléments explicatifs de l’article 3

Nous croyons que Dieu est le Créateur

Par matthieu gangloff

Le double récit de Genèse est essentiel pour comprendre un ensemble de vérités fondamentales. Il s’agit ici modestement de relever quelques éléments principaux.

Dieu est

La première des affirmations, qui ouvre le texte biblique, c’est que Dieu est. Rien n’était avant lui. Et avant lui, rien d’autre n’était. La Bible n’argumente pas au sujet de l’existence de Dieu, elle l’affirme simplement. Dès le premier verset de la Bible, Dieu est présenté comme le souverain éternel. Jusqu’au bout de la révélation biblique, Dieu est présenté comme le souverain absolu. L’Apocalypse reprend cette idée en disant de Dieu qu’il est celui qui était, qui est et qui vient (Apocalypse 1.4) et présente de nombreux tableaux remplis d’espérance, présentant son règne éternel et absolu.

Il nous faut affirmer clairement et maintenir le fait que Dieu est le Créateur. C’est lui qui a dirigé le tout, il est le Créateur. Et tout évangélique affirme cette vérité. C’est un non-négociable.

Aussi, la foi au Dieu créateur donne encore plus de raisons d’étudier la science. Les disciplines scientifiques permettent d’apprécier les traces divines de Dieu qui a tout organisé…Il y a de quoi s’émerveiller !

Le maître de la création

Dieu est l’auteur merveilleux de la Création. Puisque Dieu est le Créateur, le monde ne s’explique pas par lui-même. Il y a une cause externe à son existence. Le monde n’a pas la clé de son propre sens.

Et puisque tout a été créé à un moment, il y a un début et un sens à l’histoire. Dieu maitrise l’histoire temporelle dans laquelle les humains sont placés, mais cette histoire a aussi un terme que Dieu a défini en tant que Créateur. L’humain est donc invité à la lumière d’Amos 4.12 à se préparer à la rencontre de son Dieu.

Une Création bonne et parfaite

À sept reprises dans le texte, Dieu prend le temps de regarder ce qu’il a fait et dresse un bilan positif de son œuvre. Six fois il est écrit : « Dieu vit que cela était bon ». Si Dieu dit que c’est bon, c’est que c’est parfait ! Et pour la création de l’humanité, créée homme et femme, il dit : c’est « très bon ». Littéralement : c’est parfaitement parfait.

Le couple humain, harmonieux, placé devant Dieu, est créé à son image. Les humains portent ainsi une valeur qui leur est donnée par Dieu, une valeur que personne ne peut leur enlever et qui a de nombreuses implications éthiques. En particulier dans le rapport à la Création, au corps.

Sommaire Confession de foi pratique

Notes de bas de page
  1. Henri Blocher, « Les fondements bibliques de la confession de foi » dans La Bible au microscope 2, 2010, Éditions Édifac. ↩︎
  2. Ibid. ↩︎
  3. Romains 10.10-11. ↩︎
  4. « La Création n’est pas une émanation de Dieu. La Création n’est pas un rayonnement de Dieu, ce n’est pas une dérivation en cascade de l’Être divin. Ce n’est pas un prolongement de Dieu. C’est un acte de Dieu. » ↩︎
  5. Genèse 1.1 ; Hébreux 11.3. ↩︎
  6. Jacques 1.13,17. ↩︎
  7. Apocalypse 4.11 ; Jean 1.3. ↩︎
  8. Psaume 115.3 ; Psaume 135.6 ; Éphésiens 1.11. ↩︎
  9. Psaume 104 ; Proverbes 16.4 ; Matthieu 10.29 ; Actes 17.24-28; Romains 9.11 ; Éphésiens 1.11. ↩︎
  10. 1 Corinthiens 8.6 ; Psaume 33,6 ; Psaume 104,30 ; Ésaïe 40,12-13 ; Colossiens 1. Le Père est source de la Création, le Fils est celui qui donne la structure au monde et l’Esprit ouvre le monde à son devenir, à son accomplissement eschatologique. ↩︎
  11. Genèse 2.3 ; Jérémie 10.11. ↩︎
  12. 1 Jean 5.1 ; Jacques 2.8. ↩︎
  13. Genèse 1.31. ↩︎
  14. Genèse 1-2 ; Exode 20.11 ; Néhémie 9.6 ; Psaume 33.6 ; Ésaïe 40.28 ; 45.18 ; Actes 17.24 ; Éphésiens 3.9 ; Colossiens 1.16. ↩︎
  15. Genèse 1.1 ; Hébreux 11.3. ↩︎
  16. « L’adjectif « créaturel » renvoie à tout ce qui est lié à la nature, au statut et à l’existence des êtres en tant que créatures et se distingue ainsi de ce qui est d’origine divine ou absolue. » (©lalanguefrancaise.com) ↩︎
  17. Henri Blocher ↩︎
  18. Genèse 1.31 ; Romains 8.19-21. ↩︎
  19. 1 Jean 4.8 ↩︎
  20. Genèse 1.31. ↩︎
  21. Engagement du Cap, Une confession de foi et un appel à l’action, © 2011 Le Mouvement de Lausanne. Première partie- Au Dieu que nous aimons : La confession de foi du Cap, 7. Nous aimons le monde de Dieu. ↩︎
  22. Ibid. ↩︎
  23. Genèse 1.26-27 ; 2.7 ; 9.7 ; Jacques 3.9. ↩︎
  24. Ecclésiaste 3.21 ; 12.7 ; 1 Thessaloniciens 5.23 ; Jacques 2.2. ↩︎
  25. Race : Le mot hébreu désigne une espèce animale ou végétale (Genèse 1.11 ; 6.20 ; 7.3, 14). Il contient donc l’idée de descendance : race d’Israël (Genèse 17.12 ; Lévitique 21.17 ; 22.3 ; 2R 17.20 ; 1 Chroniques 16.13 ; 2 Chroniques 20.7 ; Néhémie 9.2), des Juifs (Esther 6.13). Il est donc souvent synonyme de peuple : Paul parle de ceux de sa race (Romains 11.14 ; Philippiens 3.5). C’est le sens dans Daniel 9.1 : la race des Mèdes. De manière plus restreinte, il se rapporte à la descendance (Genèse 19.32, 34), la famille (d’Aaron : Lévitique 22.4 ; Nombres 17.5 ; d’Abraham : Ésaïe 41.8 ; Actes 13.26 ; de Qéhath : Nombres 4.18). Dans « la race des géants » ou « des Rephaïms » (Deutéronome 3.11), les idées de descendance et d’espèce se mêlent. Dans race royale (1 Rois 11.14), nous trouvons à la fois la notion d’appartenance familiale et la qualité. Cette dernière domine dans « race bénie de l’Éternel » (Ésaïe 61.9 ; 65.23), élue (1 Pierre 2.9), sainte (Esdras 9.2), opposée à une race fausse et perverse (Deutéronome 32.5), indocile et rebelle (Paumes 78.8), méchante (Jérémie 8.3). Ces expressions ont été reprises par Jésus dans Matthieu 17.17 (« race incrédule et perverse »), et Matthieu 23.33 (« race de vipères »). Le Nouveau Testament emploie le mot genos (apparenté à genea, génération, les deux dérivés de ginomai : naître) pour « espèces » (de poissons : Matthieu 13.47 ; de démons : Matthieu 17.21 ; Marc 9.29 ; de langues : 1 Corinthiens 14.10). Il implique l’origine ou l’appartenance : grecque, syro-phénicienne (Marc 7.26) ; de Chypre (Actes 4.36), du Pont (Actes 18.2), d’Alexandrie (Actes 18.24). Il est parfois traduit par « famille » (Actes 7.13 ; cf. Actes 4.6). Dans l’expression « race de Dieu » (Actes 17.28, 29) emprunté à un poète grec, il pouvait se traduire par : « d’origine divine ».René Pache, Nouveau dictionnaire biblique (Saint-Légier, Suisse, Éditions Emmaüs, 1992), p.1100. ↩︎
  26. Race et assignation raciale : La « race » est une subdivision d’une espèce vivante en fonction de caractères morphologiques. En ce qui concerne l’espèce humaine, le critère de différenciation qui l’a emporté, sans fondement rationnel, est celui de la couleur de la peau. « Dans les années 1970, avec l’essor de la génétique, qui a montré que l’espèce humaine partage le même patrimoine génétique à 99,8 %, le concept de “races”, qui n’a donc aucun fondement biologique, est totalement abandonné. Cependant, de nos jours le terme conserve un usage social ou juridique ». (Patou-Mathis, 2013).
    Il est donc admis aujourd’hui que la notion de race humaine est totalement dénuée de fondement scientifique et elle est politiquement inacceptable. En effet, les différences morphologiques retenues entre groupes humains sont négligeables au vu des différences biologiques entre individus d’une même population.
    Après avoir beaucoup utilisé la notion jusqu’aux années 1930 dans le contexte de la colonisation – et en Allemagne jusqu’en 1945 –, la géographie européenne contemporaine n’y fait plus référence. En France, le terme « ethnie » est parfois utilisé en substitut euphémisé à la race, c’est pourquoi son emploi peut être controversé. Pour rappeler que le fait de désigner les personnes par leur couleur de peau est toujours une représentation, mais aussi que cette assignation sociale est loin d’être sans conséquence dans la vie quotidienne des personnes concernées, les chercheurs en sciences sociales parlent de « groupes racisés ». Aux États-Unis, la race et l’ethnicité sont considérées comme deux identités séparées et distinctes. http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/race ↩︎
  27. Engagement du Cap, Une confession de foi et un appel à l’action © 2011 Le Mouvement de Lausanne. Première partie- Au Dieu que nous aimons : La confession de foi du Cap, 7. Nous aimons le monde de Dieu. ↩︎
  28. Ibid. ↩︎
  29. Document Principes éthiques de l’Association baptiste AEEBLF : Association Évangélique des Églises Baptistes de Langue Française. ↩︎
  30. Document Principes éthiques de l’Association baptiste AEEBLF : Association Évangélique des Églises Baptistes de Langue Française. ↩︎
  31. L’apport des femmes dans l’Église. Ce texte émane de la Commission Formation et Théologie de l’AEEI, Alliance des Églises Évangéliques Interdépendantes ; .le Conseil National de l’AEEI. ↩︎
  32. Genèse 2.18. ↩︎
  33. Genèse 2.21-25. ↩︎
  34. Confession de foi révisée de l’Action Biblique version 23B (15 novembre 2020). ↩︎
  35. Confession de foi révisée de l’Action Biblique Version 23B (15 novembre 2020). ↩︎
  36. Confession de foi révisée de l’Action Biblique Version 23B (15 novembre 2020). ↩︎
  37. Document Principes éthiques de l’Association baptiste AEEBLF : Association Évangélique des Églises Baptistes de Langue Française. ↩︎
  38. Théologie systématique, Wayne Grudem, Éditions Excelsis, p.482. ↩︎
  39. Théologie systématique, Wayne Grudem, Éditions Excelsis, p.482. ↩︎
  40. Confession de foi révisée de l’Action Biblique Version 23B (15 novembre 2020). ↩︎
  41. Henri Blocher, « L’institution du mariage », dans Vivre en chrétien aujourd’hui, Repères éthiques pour tous, Romanel-sur-Lausanne, La Maison de la Bible, 2015, p.439. ↩︎
  42. Ibid. ↩︎
  43. Document Principes éthiques de l’Association baptiste AEEBLF : Association Évangéliques des Églises Baptistes de Langue Française. ↩︎
  44. Henri Blocher, « L’institution du mariage », dans Vivre en chrétien aujourd’hui, Repères éthiques pour tous, Romanel-sur-Lausanne, La Maison de la Bible, 2015, p.439. ↩︎
  45. Confession de foi révisée de l’Action Biblique Version 23B (15 novembre 2020). ↩︎
  46. Ésaïe 44.2 ; Jérémie 1.5 ; Galates 1.15. ↩︎
  47. La Consultation de Willowbank, présidée par John Stott. ↩︎
  48. La dimension sociétale d’une Église en bonne santé, in Rapport de la Commission évangélisation du CNEF, Évangéliser la société française du 21e siècle, p.21-22. ↩︎
  49. Peter Berger, un sociologue américain, a inventé l’expression « structures de plausibilité » pour exprimer cette tendance. ↩︎
  50. Comité théologique du Réseau FEF3 ↩︎
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Serge Oulaï

Serge Oulaï est pasteur de l’Église AEEI de Créteil et secrétaire général de l’association de jeunesse des AEEI Maranatha. Il est originaire de Côte d’Ivoire et a développé une réflexion chrétienne sur les réalités sociales à partir de son étude de la Bible et de son expérience ivoirienne et française.
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