Article 7 – Le Saint-Esprit et son action (Confession de foi pratique)

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Introduction

Dans le cadre de ses missions, le Comité théologique du Réseau FEF a réinvesti la Confession de foi du Réseau FEF pour décliner chaque article de manière pratique. L’objectif est de mettre en lumière les points doctrinaux qui rassemblent nos unions membres et d’équiper nos assemblées à vivre concrètement ces réalités essentielles. Voici le sommaire des différents articles :


ARTICLE 7 – LE Saint Eprit et son action dans la vie chrétienne

“Nous croyons que le Saint-Esprit, personne divine, est un avec le Père et avec le Fils. Il est donné à tout croyant et vient habiter en lui au moment où celui-ci s’unit à Jésus-Christ par la foi. Il a pour mission de mettre le croyant au bénéfice de l’œuvre de salut du Christ. Il agit habituellement par l’Écriture, avec laquelle il ne saurait être en désaccord : il œuvre dans le cœur du croyant pour qu’il la comprenne, la reçoive avec foi et s’y soumette. Il produit en lui son fruit ; il le rend capable de progresser dans la vie chrétienne et d’y persévérer jusqu’à la fin. En comptant sur son œuvre en lui, le chrétien s’efforce de mener sa vie selon la volonté de Dieu. Sous son action, et équipé par lui de ses dons, chaque chrétien est appelé à se mettre au service d’autrui dans l’Église et dans le monde selon le dessein particulier de Dieu à son égard. L’Esprit seul peut assurer au croyant la communion avec son Dieu et avec ses frères.”

Confession de foi Réseau FEF

Éléments explicatifs de l’article 7

par roy reese

1. Le Saint-Esprit : une personne divine, un avec le Père et le Fils

Le mot hébreu ruah רוּחַ dans l’Ancien Testament et le mot grec pneuma (πνεῦμα) dans le Nouveau Testament ont tous les deux les mêmes sens : vent, souffle, ou esprit. Quand ils ont le sens d’« esprit », ils peuvent signifier l’Esprit de Dieu (c’est-à-dire le Saint-Esprit), l’esprit humain, un ange ou un démon. Normalement, s’ils signifient l’Esprit de Dieu, le contexte l’indique clairement.

La première mention biblique du Saint-Esprit (ou l’Esprit de Dieu) se trouve dans le célèbre passage de Genèse 1.1-2 : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu est en train de créer le monde. Cependant, c’est son Esprit qui se meut au-dessus des eaux. Dans beaucoup d’autres passages de l’Ancien Testament, les noms de Dieu et les expressions l’Esprit de l’Éternel, l’Esprit de Dieu, Mon Esprit ou Esprit-Saint semblent être utilisés de façon interchangeable.

En voici quelques exemples. Juges 3.10 : L’Esprit de l’Éternel fut sur lui [Othniel]. Il devint juge en Israël, et il partit pour la guerre. L’Éternel livra entre ses mains Cuschan-Rischeathaïm, roi de Mésopotamie, et sa main fut puissante contre Cuschan-Rischeathaïm. Il est évident que l’Éternel agissait à travers Othniel. Juges 15.14 : Lorsqu’il [Samson] arriva à Léchi, les Philistins poussèrent des cris à sa rencontre. Alors l’Esprit de l’Éternel le saisit. Les cordes qu’il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de ses mains. C’est l’Éternel qui lui donna sa force. I Samuel 10.6 : L’Esprit de l’Éternel te [Saül] saisira, tu prophétiseras avec eux, et tu seras changé en un autre homme. C’est l’Éternel qui a transformé la personnalité de Saül. Ésaïe 40.13 : Qui a sondé l’Esprit de l’Éternel, Et qui l’a éclairé de ses conseils? C’est l’Éternel qui a cette sagesse insondable. Au Psaume 51.13 David dit : Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton Esprit-Saint. Au Psaume 139.1-6, David parle de l’omniscience de l’Éternel qui connaît tout sur lui. Puis il ajoute au verset 7 : Où irais-je loin de ton Esprit, Et où fuirais-je loin de ta face? Même s’il met le mot Esprit, il est évident qu’il parle de l’omniprésence de Dieu.

Si nous n’avions que l’Ancien Testament pour nous éclairer, nous pourrions être tentés de penser que des expressions comme Esprit de l’Éternel ou Esprit-Saint sont simplement des synonymes pour Dieu ou l’Éternel. C’est à la lumière du Nouveau Testament que nous comprenons que le Saint-Esprit, tout en étant un avec le Père et le Fils, est distinct d’eux en tant que personne. Jésus nous dit en Jean 14.16-17 : Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre [en grec : allon ἄλλον] consolateur, [en grec : parakleton παράκλητον, celui qui vient à côté de quelqu’un pour l’aider], afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. Au verset 26 du même chapitre, Jésus nous dit que cet autre consolateur est l’Esprit-Saint. Au baptême de Jésus, les trois membres de la Trinité agissent simultanément : Jésus se fait baptiser par Jean, le Père parle du ciel, et le Saint-Esprit descend sur Jésus comme une colombe. Puis Jésus nous demande de faire… de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom [singulier] du Père, du Fils et du Saint-Esprit… (Matthieu 28.19).

2. Le travail du Saint-Esprit dans la vie des croyants

D’abord nous constatons que l’on ne peut même pas devenir « croyant » dans le sens biblique du terme sans l’aide du Saint-Esprit. « Croire » dans le sens biblique signifie beaucoup plus que croire que Dieu existe. Croire bibliquement signifie mettre toute sa confiance en Jésus-Christ et son œuvre à la croix pour le pardon de nos péchés et le don de la vie éternelle. Ce faisant, nous lui donnons tout notre cœur. Jésus nous dit : Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire… (Jean 6.44a). Et comment le Père nous attire-t-il au Seigneur Jésus ? Par son agent le Saint-Esprit qui convainc nos cœurs de péché pour que nous reconnaissions notre besoin de sa grâce. Et quand il [le Consolateur] sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement… (Jean 16.8)

Si nous répondons favorablement à cette conviction, nous nous repentons de nos péchés, nous croyons en Jésus-Christ et en son sacrifice expiatoire, et (comme on dit souvent) « nous le recevons dans notre cœur ». Cependant, il serait plus exact de dire que nous recevons son Esprit dans notre cœur. Or, le Seigneur, c’est l’Esprit… (II Corinthiens 3.17a) Ce verset indique l’unité du Seigneur avec le Saint-Esprit dans la divinité, tout en étant des personnes distinctes. C’est donc une absurdité de dire : « Je suis né de nouveau, mais je n’ai pas encore reçu le Saint-Esprit. » Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. (Romains 8.9b)

Ceci dit, la réception du Saint-Esprit est évoquée en termes divers, notamment les expressions « baptême du Saint-Esprit » et « plénitude du Saint-Esprit ». Relatent-elles la même expérience ou pas ? Jésus a prédit que, dans un avenir proche, les apôtres seraient baptisés du Saint-Esprit. (Actes 1.5) Puis, en Actes 2.4, ils furent tous remplis du Saint-Esprit. La comparaison de ces deux textes pourrait donner l’impression que les deux expressions décrivent la même expérience. Cependant, une autre interprétation est possible. On pourrait penser que ce baptême de l’Esprit que les apôtres ont reçu le jour de la Pentecôte était la première fois dans l’Histoire que le Saint-Esprit entrait systématiquement dans les cœurs de tous les croyants en Jésus. Selon cette interprétation, les apôtres ont reçu le baptême et la plénitude de l’Esprit en même temps parce qu’ils y étaient prêts, mais les deux expériences ne sont pas toujours forcément simultanées.

Deux autres passages favorisent cette deuxième interprétation. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. (I Corinthiens 12.13) Or, l’Église de Corinthe était confrontée à une multitude de problèmes, avec des chrétiens charnels en proie à la jalousie et aux disputes (I Corinthiens 3.3). Il y avait manifestement un manque de maturité spirituelle, alors que celle-ci doit normalement accompagner la plénitude de l’Esprit. Pourtant, Paul dit que Nous avons tous [lui-même et les chrétiens de Corinthe], en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps… Il semblerait donc qu’il y avait des personnes baptisées dans l’Esprit mais pas remplies de l’Esprit. L’autre passage clé se trouve en Éphésiens 5.18 : Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit… Paul écrit ici aux frères et sœurs de l’Église d’Éphèse. Si on est baptisé dans l’Esprit au moment de la nouvelle naissance, et si les termes « plénitude de l’Esprit » recouvrent la même réalité « baptême de l’Esprit », il ne serait pas nécessaire pour Paul de les exhorter à être remplis de l’Esprit, car ils le sont déjà ! La plénitude de l’Esprit est, donc une autre réalité à laquelle les croyants doivent aspirer.

Il semble donc qu’il y ait deux manières d’expérimenter le Saint-Esprit, mais elle n’oblige pas à systématiser une nécessité de vivre deux expériences, mais ne l’exclut pas non plus. Il s’agit d’être nuancé et pas trop systématiques pour les raisons suivantes :

  • La Bible présente plusieurs modèles. Par exemple les Samaritains d’Actes 8 ont cru (et donc ils ont dû recevoir le Saint-Esprit) et ont été baptisés d’eau, mais ils ont dû attendre la venue de Pierre et Jean pour recevoir le Saint-Esprit (probablement dans le sens de sa plénitude). Par contre, Corneille et ses amis (Actes 10) ont tout reçu en même temps. Dieu avait ses raisons pour agir différemment dans ces deux cas.
  • La plénitude de l’Esprit est une expérience qui peut se répéter plusieurs fois (voir Actes 2.4 et Actes 4.31).
  • Plusieurs personnes ont vécu une première expérience de plénitude de l’Esprit comme un événement après leur conversion, mais ces cas ne son pas une bonne base pour les affirmations doctrinales. Dieu n’est pas « prisonnier » de nos schémas théologiques, et il agit souvent différemment selon la situation.

Plutôt que demander si un croyant a eu une deuxième expérience, il serait probablement plus pertinent de demander : « Es-tu rempli du Saint-Esprit aujourd’hui ? Et sinon, pourquoi pas ? »

3. relation entre le Saint-Esprit et l’Écriture

Le Saint-Esprit est l’agent par qui Dieu a inspiré la rédaction des Écritures saintes. Pour plus de précision sur ce processus d’inspiration, voir le commentaire sur l’article 2 La Bible, Parole de Dieu, et les passages bibliques II Timothée 3.16-17 et surtout II Pierre 1.20-21 : sachez tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.

Dieu peut parler de plusieurs façons. Quand nous devons prendre une décision ou faire un choix, nous pouvons demander la sagesse dans la prière. Dieu peut nous guider par la voix douce du Saint-Esprit dans notre cœur, ou par le conseil d’autres chrétiens très affermis dans la foi, ou encore par des circonstances providentielles. Mais ces méthodes ne sont pas fiables à 100%. Nous pouvons confondre les inclinations de notre cœur avec la voix du Saint-Esprit. Les chrétiens (même ceux qui sont très « mûrs ») peuvent se tromper dans leurs jugements. La Parole de Dieu, inspirée par le Saint-Esprit, est un garde-fou. Le Saint-Esprit est cohérent avec lui-même ; il ne se contredit pas. Les implications de ce principe sont très importantes pour la vie pratique. On ne peut pas estimer vivre selon Dieu quand on vit d’une manière opposée à ce que le Saint-Esprit nous révèle par les Écritures saintes. En même temps, il faut interpréter ce texte, et le faire avec rigueur pour ne pas en tordre le sens.

Maintenant, comment pouvons-nous savoir que nous sommes remplis de l’Esprit ?

4. Les preuves de la plénitude de l’Esprit dans notre vie :

a) La communion avec Dieu et le corps de Christ

Éphésiens 5.18-20 nous dit : Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces à Dieu le Père pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ… Les versets 19 et 20 donnent l’impression des résultats de la plénitude de l’Esprit. Quand on est rempli de l’Esprit, il y un chant dans le cœur ; il y a un élan pour adorer et louer le Seigneur. Il y a un désir ardent d’aimer notre Père céleste de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée, et de toute notre force (Marc 12.30). Cette faim et soif pour Dieu, c’est la voix du Saint-Esprit qui agit dans le cœur du croyant, cet Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! (Romains 8.15b)

Le Saint-Esprit dans sa plénitude nous conduit aussi vers une communion plus forte avec nos frères et sœurs dans le corps du Christ. Ajoutons Éphésiens 5.21 au passage cité ci-dessus : vous soumettant les uns aux autres dans la crainte du Christ. Ce verset nous parle d’une soumission réciproque qui doit exister dans l’Église. Même les leaders (pasteurs, anciens, etc.) doivent avoir une certaine soumission aux besoins du troupeau qu’ils sont censés paître. Voilà qui fait écho aux paroles du Seigneur Jésus : Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.(Matthieu 23.11) On pourrait penser que l’amour fraternel dans une Église doit être automatique, qu’il doit aller de soi. Mais avec nos personnalités différentes, hélas, ce n’est pas toujours le cas ! Paul est très réaliste lorsqu’il dit : Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.(Éphésiens 4.1-3) Nous pouvons contribuer à cette communion et à l’unité en étant assez humbles pour demander pardon quand il le faut, et en pardonnant aux autres. Ceci étant, il n’y a pas que nos efforts : c’est « l’unité de l’Esprit », c’est-à-dire le Saint-Esprit agissant en nous dans sa plénitude qui crée cette communion et l’unité : Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5.5)

b) Le fruit de l’Esprit

Le fruit de l’Esprit est l’une des preuves de la plénitude du Saint-Esprit : Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi… (Galates 5.22) Notez bien que ce ne sont pas neuf fruits différents, mais un seul fruit qui se manifeste de neuf façons, tel un diamant avec des facettes différentes. Ces neuf qualités sont exactement à l’opposé de la plupart de nos péchés de pensée. L’impatience et l’irritation sont l’opposé de la patience ; le doute et la peur sont l’opposé de la foi ; l’orgueil est l’opposé de la douceur (du grec praütés πραΰτης traduit par douceur, mais qui peut inclure aussi l’idée d’humilité) ; la convoitise des yeux ou de la chair est l’opposé de la maîtrise de soi ; l’extrême découragement et le désir de tout laisser tomber sont l’opposé de la joie et la paix ; le manque de compassion pour la souffrance d’autrui ou pour sa condition de perdition est l’opposé de l’amour. Ces qualités caractérisaient la vie de Jésus-Christ lui-même, et Dieu veut que nos vies soient conformes à son image : Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de beaucoup de frères. (Romains 8.29) Or, c’est le Saint-Esprit dans sa plénitude qui produit ce fruit dans nos vies. Nous pouvons avoir ce fruit à un moment donné, et plus tard, dans un moment de négligence où nous laissons la chair prendre le dessus, ne plus l’avoir. La solution, c’est de nous repentir et demander pardon à Dieu pour notre négligence et demander de nouveau par la foi la plénitude de l’Esprit. Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, je pense que nous pouvons discerner si nous avons le fruit de l’Esprit ou pas.

c) Les dons

Les dons de l’Esprit peuvent accompagner la plénitude de l’Esprit. Il convient toutefois d’être prudent, l’existence d’un seul don ne peut être la seule et unique preuve de la plénitude de l’Esprit (Ainsi, le parler en langues extatiques décrit en I Corinthiens 14 ne peut – à lui seul – être déterminant en ce sens). Ce critère est trop réducteur et trop fragile pour déterminer si quelqu’un est rempli de l’Esprit ou pas. Si le lecteur veut méditer sur ce que la Bible dit sur les dons, la lecture de Romains 12, I Corinthiens 12 et Éphésiens 4 sont très utiles (Éphésiens 4 concerne plutôt les personnes dotées de certains dons qui sont données à l’Église.) Donner une description détaillée de tous ces dons serait aller au-delà du but de cet article, d’autant que leur définition semble assez souple. Certains pensent que tous ces dons existent encore aujourd’hui, alors que d’autres pensent que certains dons n’existent plus à notre époque (la théorie de la cessation). Même au sein du Réseau FEF, les avis divergent sur cette question.

Ceux qui croient à la cessation pensent que certains dons qui étaient disponibles du vivant des apôtres (surtout le parler en langues, l’interprétation des langues, la prophétie et certains dons surnaturels tels que les guérisons et les miracles) ont cessé à la fin de la période apostolique avec l’achèvement parfait du canon des Écritures saintes, parce qu’ils n’étaient plus nécessaires. Il s’agirait alors de ne pas être frustrés en constatant, par exemple, qu’il n’y a pas autant de miracles de guérison aujourd’hui que dans le premier siècle de notre ère, tout simplement parce que les apôtres avaient une certaine onction que nous n’avons plus.

La position contre la théorie de la cessation consiste à dire que les dons et les miracles continuent et ne voient pas de difficulté à cela et ne mettent pas le même poids à la fin de la période apostolique, que l’on peut d’ailleurs comprendre comme des concentrés d’Église. Ainsi, ce qu’ils ont expérimenté à titre individuel et avec une fréquence importante est aujourd’hui vécu non par des « spécialistes » isolément, mais par l’Église, Dieu déployant ses dons et son action dans une souveraineté absolue. Considérant l’écart entre le nombre de prodiges dans le livre des Actes et aujourd’hui, certains estiment que s’il y a un manque de miracles aujourd’hui, ce n’est pas tant parce que nous ne sommes plus dans l’époque apostolique, mais peut-être parce qu’une grande partie de la civilisation occidentale traditionnellement chrétienne est tombée dans l’incrédulité et la dureté du cœur. Jésus lui-même ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu (sa patrie, c’est-à-dire Nazareth) à cause de leur incrédulité (Matthieu 13.58).

Il faut toutefois noter que dans l’Histoire récente, il y a parfois eu des réveils spirituels marqués par beaucoup de miracles spectaculaires, par exemple en Indonésie au cours du 20e siècle. Le verset de I Corinthiens 13.9-10 est souvent cité dans les discussions à ce sujet : Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli. Ceux qui s’opposent à la théorie de la cessation pensent que l’expression ce qui est parfait dans ce contexte fait allusion, non à l’achèvement du canon, mais plutôt au moment où nous serons dans l’éternité et où nous ne verrons plus au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais plutôt face à face (I Corinthiens 13.12). D’ailleurs, on peut se demander si la connaissance est abolie aujourd’hui (I Corinthiens 13.8). Quoi qu’il en soit, et sans pouvoir trancher le débat, si on croit que tous les dons peuvent encore être dispensés aujourd’hui, on doit aussi admettre que la Bible donne certains garde-fous pour éviter des abus dans leur exercice, surtout en I Corinthiens 12 et 14.

Mises en pratiques de l’article 7

1. Au niveau personnel de chaque croyant

Nous espérons que tout ce vient d’être dit sur les bénéfices de la plénitude de l’Esprit va créer dans le cœur du lecteur un fort désir d’être rempli du Saint-Esprit. Mais la façon d’obtenir cette plénitude au niveau personnel doit encore être développée. Voici une proposition d’explication simple en deux étapes. (Il est plus facile de mémoriser deux étapes plutôt qu’une dizaine, voire trois ou quatre !)

a) Préparer le terrain de son cœur.

Il s’agit de maintenir son cœur en règle avec Dieu et avec les autres êtres humains, qu’ils soient croyants ou pas. Être en règle avec Dieu, cela implique de ne pas laisser traîner des péchés pour lesquels on ne s’est pas repenti et pour lesquels il n’y a pas eu de demande de pardon à Dieu. Tout doit être clair et transparent devant lui. Cela nécessite également que notre volonté doit être soumise entièrement à la sienne, car Dieu donne la plénitude de l’Esprit à ceux qui veulent sincèrement faire sa volonté. Dans le langage biblique, nous devons offrir [nos] corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de [notre] part un culte raisonnable. (Romains 12.1)

Être en règle avec les autres implique que si l’on a offensé quelqu’un, on doit lui demander pardon. Jésus va jusqu’à dire : Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis viens présenter ton offrande. (Matthieu 5.23-24) Jésus pensait sans doute à l’offrande d’un animal sur l’autel, mais le même principe ne s’appliquerait-il pas à l’offrande de notre corps comme un sacrifice vivant pour que Dieu nous remplisse de son Esprit ? Et quand nous demandons pardon à quelqu’un, gardons-nous de dire : « Je suis désolé d’avoir fait ceci, mais si tu n’avais pas fait cela… ! » Nous devons nous humilier comme si toute la faute nous incombait. La conscience de la personne en face sera peut-être touchée, et elle confessera aussi sa partie du tort, mais même si elle ne le fait pas, nous aurons fait ce qu’il fallait faire ! Être en règle avec les autres veut dire aussi avoir dans le cœur une attitude de pardon pour les offenses des autres contre nous, même s’ils n’ont pas encore demandé pardon. Ainsi, le jour où ils demanderaient pardon, nous pourrions le leur accorder immédiatement. Mais si nous demandons à Dieu la plénitude de l’Esprit, tout en entretenant de la rancune dans le cœur envers quelqu’un, il est difficile d’imaginer qu’une telle prière puisse aboutir !

b) Demander à Dieu la plénitude du Saint-Esprit par la foi.

Tout ce que nous recevons de Dieu dans la vie chrétienne vient par la foi, et comme une grâce que Dieu nous accorde. On pense parfois – à tort – que la plénitude de l’Esprit est une sorte de couronne pour les gens très pieux, les « chevronnés », les « géants » spirituels qui marchent avec Seigneur depuis 30 ou 40 ans ! C’est faux ! Autant nous ne méritons pas le salut par nos œuvres, autant nous ne pouvons mériter non plus la plénitude du Saint-Esprit par nos œuvres. Ne demandons pas la plénitude du Saint-Esprit parce que nous nous trouvons « bons » spirituellement ! Demandons-la, justement parce que nous ne sommes pas si bons que ça, et parce que nous voudrions devenir semblables à Jésus-Christ ! Demandons-la avec confiance, sachant que Dieu désire pour nous la plénitude de son Esprit encore plus que nous ne la désirons nous-mêmes ! La plénitude de l’Esprit est donc disponible pour tous les enfants de Dieu, même les débutants qui viennent de se convertir hier. Jésus n’a-t-il pas dit : Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent (Luc 11.13) ? J’applique cette promesse à la plénitude du Saint-Esprit.

2. Au niveau de la communauté locale

Si la plénitude du Saint-Esprit est très bénéfique pour chaque croyant individuellement, elle l’est bien évidemment aussi pour la communauté locale. Lorsque les Églises locales sont remplies de croyants remplis de l’Esprit, ils apprennent à mieux s’aimer les uns les autres, à mieux s’entraider et même à mieux se supporter les uns les autres ! (Éphésiens 4.2) Si tel était le cas partout, les Églises locales seraient en meilleure santé, et il y aurait beaucoup moins de séparations. Les gens du monde doivent remarquer l’unité et l’amour qui existe dans les Églises locales pour être attirés par la proclamation de l’évangile. Jésus a prié ainsi pour ses futurs disciples : Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. (Jean 17.20-21)

3. Au niveau de l’Église au sens large

Le fait d’être remplis du Saint-Esprit crée une communion entre les vrais chrétiens nés de nouveau, fussent-ils issus d’Églises ou de confessions différentes. On pourrait se demander si le fait que des chrétiens ont des croyances quelque peu différentes empêche la communion entre eux. Certaines différences de conviction ne valent pas une rupture de communion (voir les enseignements de Romains 14). Il est vrai qu’il y a des prises de position essentielles, incontournables pour la vraie foi, qui rendent impossible une communion avec ceux qui les rejettent. Voyez les enseignements de Galates 1, passage dans lequel l’apôtre met ses lecteurs en garde contre ceux qui prêchent un autre évangile, enseignant que le salut s’obtient par les œuvres de la loi, et non par la grâce et la foi. Il va même jusqu’à dire que de tels prédicateurs doivent être anathèmes, c’est-à-dire maudits ! Malheureusement l’anathème est parfois très (trop) vite jeté sur des frères et sœurs, et pas pour des motifs qui le justifieraient. Comment avoir le discernement pour faire la différence entre ces deux cas ? Par une étude sérieuse de la Parole de Dieu et la plénitude de l’Esprit.

4. Au niveau des ministères

La plénitude du Saint-Esprit et les dons qu’il dispense sont nécessaires à un ministère efficace. En effet, le but des dons est l’édification de l’Église, et non pour démontrer une « super-spiritualité » ! Quelles que soient nos croyances au sujet des dons (voir la rubrique ci-dessus à leur sujet), tous les évangéliques croient que certains des dons mentionnés dans la Bible sont disponibles aujourd’hui. Pourquoi ne pas prier ardemment et avec beaucoup de foi pour une plus grande manifestation de ces dons, afin que notre service pour le Seigneur soit beaucoup plus efficace et fructueux et porte des fruits éternels.

5. Au niveau du rapport avec le monde

Notre rapport avec le monde doit être celui de témoins vivants qui brillent comme des phares dans les ténèbres et la confusion de notre monde actuel. Cette responsabilité dans un monde si dur et incrédule peut être source de beaucoup de tension et de soucis. Nous cherchons souvent dans des livres d’apologétique les réponses à donner aux questions que les gens posent aujourd’hui, mais nous oublions que nous avons un allié précieux dans le Saint-Esprit. Voici un mot d’encouragement : … ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz : ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. (Matthieu 10.19-20) Même si le contexte de cette citation est l’envoi par Jésus des douze en mission, nous croyons que, si nous sommes remplis de l’Esprit, ce même Saint-Esprit peut aussi nous inspirer dans nos réponses à un monde incrédule.

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